Le Billet de Maurice Ulrich
paru dans l'Humanité, le 9 février 2010
Laurence Parisot, la présidente du Medef, vit dans un monde enchanté dont elle parlait hier dans le Journal du dimanche, les yeux tout brillants, en évoquant les retraites et les rapports du Medef avec les syndicats. Ainsi, dans le monde de Laurence, « nous avons une qualité de dialogue social jamais atteinte en dépit d’une crise inouïe ». Dans le monde commun, l’espérance de vie est de 77 ans pour les hommes, 84 ans pour les femmes, mais six ans de moins pour les professions pénibles. Dans le monde enchanté de Laurence, on peut repousser sans problème l’âge du départ en retraite car « l’espérance de vie approche les 100 ans ».
Dans le monde réel, des millions de retraités américains ont perdu leurs retraites avec la faillite de leurs fonds de pension, mais dans le monde merveilleux de Laurence, « les régimes par capitalisation s’avèrent toujours gagnants à terme »… Dans le monde de Laurence et toujours à propos des retraites, « à faire l’autruche nous jouons avec la réputation de la France ». Et à faire l’ange, on fait la bête ou on prend les Français pour des imbéciles ?