Article paru dans L'Humanité le 13 Février 2012
Bernard Thibault était vendredi aux côtés des ouvriers en lutte de ces deux sites industriels.
En Haute-Normandie, les sites de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne et de la papeterie M-real d’Alizay sont tous deux menacés de fermeture. Dans les deux cas, « il ne s’agit pas de sites industriels en mauvais état. La qualité des outils ne menace pas l’activité économique. C’est là le scandale ! » s’est emporté le leader de la CGT, dénonçant le rôle mortifère des actionnaires. « Ce n’est pas la crise pour tout le monde », a-t-il lancé, sous de forts applaudissements, tout en saluant l’important travail que les intersyndicales ont fourni pour présenter aux directions et actionnaires des projets alternatifs pour revitaliser les sites. « C’est bien la preuve que ce sont eux, les ouvriers, les techniciens, les premiers experts dans leurs domaines. » D’où la nécessité d’accroître les droits des salariés : « La citoyenneté dans l’entreprise doit progresser », a réaffirmé le leader syndical.
Bernard Thibault a saisi l’occasion de ce déplacement pour souligner le caractère stratégique du secteur de l’énergie qui, observe-t-il, n’est « pas incompatible avec le développement durable ». Pour preuve, le projet présenté conjointement par les salariés des deux sites d’utiliser la ouate de cellulose des ateliers de M-real pour fabriquer du biocarburant sur le site de Petroplus.
Bernard Thibault en conversation avec les représentants CFDT et CGC de Petroplus
Devant les salariés normands en lutte, le secrétaire général de la CGT a de nouveau épinglé la
politique gouvernementale insufflée par Sarkozy, « qui a multiplié les lois antisociales durant son mandat », fustigeant en parti-culier « la TVA sociale qui n’a rien de social ».
Bernard Thibault, à la sortie de la visite du site de M-Real, aux côtés du maire communiste d'Alizay Gaëtan Levitre, et d'Arnaud Levitre, candidat Front de gauche aux prochaines életions législatives du canton de Pont-de-l'Arche.
Évoquant la venue du ministre Besson chez Petroplus le 30 janvier, ou encore le sauvetage des Lejaby, que Bernard Thibault a qualifié de « politique des copains », il a dénoncé cette « majorité sortante (qui) veut s’efforcer de se montrer active dans les dernières semaines qui lui restent » sur le front de l’emploi, alors qu’elle a multiplié les cadeaux fiscaux aux entreprises « qui bien souvent sont allés tout droit dans les poches des actionnaires ».