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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 18:22

Article publié dans Le Journal d'Elbeuf, le 28 septembre 2010

 

 

 

Noël Levillain : « Enfin, des assises de l’économie, de l’industrie et de l’innovation en Haute-Normandie ! ».

 

Le Conseil régional de Haute-Normandie lancera le 4 octobre prochain des assises dédiées à l’innovation et au développement industriel sur son territoire. Et Noël Levillain, le maire communiste de Tourville-la-Rivière, également conseiller régional et vice-président de la CREA s’en félicite. En effet, « c’était là l’une des propositions phares du Front de Gauche lors de la campagne menée pour les élections régionales. Dans ce contexte de crise financière, économique et sociale et de délocalisations massives des productions, il y a urgence à réunir les acteurs du secteur industriel pour enfin faire un diagnostic, des évaluations et des propositions à la hauteur de l’enjeu de développement qui s’offre à nous », explique-t-il.

Néanmoins, il appelle à rester vigilant sur ces assises qui ne doivent pas se révéler être finalement un feu de paille ou de la poudre aux yeux. « Par conséquent, insiste l’élu communiste, ces assises doivent rassembler tous les acteurs, directs ou indirects du secteur pour faire émerger démocratiquement une politique industrielle ambitieuse. C’est pourquoi doivent y prendre une part active non seulement des élus régionaux mais aussi tous les maires qui le souhaitent. Outre les chefs d’entreprises, il faut également y voir représentés les salariés et leurs organisations syndicales ».

Noël Levillain dit vouloir s’engager à  la pleine réussite de ces assises de l’économie, de l’industrie et de l’innovation qui, assure-t-il « contribueront au développement de l’emploi industriel dans notre région et élaboreront, avec l’ensemble des acteurs, des critères sociaux et environnementaux pertinents auxquels seront soumises les aides régionales qui ne sauraient accompagner licenciements, délocalisations et fermetures d’entreprises ».

Les clés de la réussite de ces assises

Pour les élus du groupe communiste à la Région auquel appartient Noël Levillain, « Il faut partir du tissu industriel existant pour projeter ce qu’il pourrait être dans les vingt années à venir et l’accroître ». Car, précise ce dernier, « notre région concentre la diversité de l’industrie française. Ce serait de l’inconscience que de laisser dépérir ce patrimoine pour tenter de faire émerger ex nihilo une hypothétique industrie nouvelle ou développer un secteur tertiaire qui, d’une part, ne compenserait pas la baisse d’activité et, d’autre part, a besoin de l’industrie pour exister ». D’où la nécessité de maintenir sur place l’emploi existant pour s’adapter aux nouvelles technologies. Et Noël Levillain de citer en exemple Renault et la fabrication du nouveau moteur à taux de compression variable (moteur MCE5). Une révolution technologique qui « permettra de réduire de 30% la consommation de carburant. Mais en aucun cas ce nouveau moteur n’appelle la création de nouveaux métiers. C’est par la formation professionnelle que les savoir-faire  actuels évolueront pour réaliser ce moteur », insiste l’élu communiste.

En conclusion les élus communistes espèrent que ces assises « élaboreront, avec l’ensemble des acteurs, des critères sociaux et environnementaux pertinents auxquels seront soumises les aides régionales qui ne sauraient accompagner licenciements, délocalisations et fermetures d’entreprises ».

 

 

 

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 10:12

 Article paru dans L'Humanité, le 3 septembre 2010, page 7.

  

Cooper ferme  avec l'aide de l'Etat

  

Les actionnaires de l'équipementier automobile Cooper Standard France viennent d'annoncer la fermeture de l'usine de Bolbec début 2011. Avec le soutien financier de l'Etat.

 

"Mettons l'argent public pour le travail". C'était en novembre 2008. Nicolas Sarkozy vantait alors l'utilité du Fonds stratégique industriel (FSI), censé aider l'industrie française. Pourtant aujourd'hui, c'est ce même FSI, via le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), qui participe à la fermeture prévue au premier trimetre 2011 de Cooper Standard France, équipementier automobile à Bolbec, en Haute-Normandie.

La cause? Un manque de rentabilité face à son concurrent direct, la Barre Thomas, à Rennes. Et comme le FMEA, dixit son directeur Hervé Guyot, grand argentier de l'automobile, n'entend pas "sauver les canards boiteux", 284 salariés du site de Bolbec vont être licenciés. Douze d'entre-eux se verront offrir un reclassement à proximité, à Lillebonne, et vingt autres en Bretagne.

Pourtant, Pascal Langlois, délégué syndical CGT de Cooper n'en démord pas : "Le site pourrait être viable si les actionnaires (qui , le ont racheté les parts de Goldman Sachs et de Cypress Grouper en juillet dernier-NDLR) le voulaient". Mais au lieu de cela, ils ont préféré miser sur le concurrent rennais en fusionnant avec lui, avec la complicité de l'Etat, toujours via le FMEA. Ce dernier a décidé de racheter les parts de Silver Point, un des sept actionnaires de Cooper Standard France, pour faciliter cette fusion. L'Etat sera donc actionnaire minoritaire sans pouvoir réel au conseil de surveillance sur les futurs choix industriels du groupe dominé par des actionnaires issus du système bancaire (Barclay's capital, Lord Abbett).

Le 16 juillet dernier, Hervé Guyot, interpellé déjà à l'époque par Céline Brulin, conseillère régionale communiste, sur les rumeurs de fusion et d'utilisation de fonds publics pour financer des destructions d'emplois, avait pourtant tenté d'être rassurant. "Aucune décision d'investissement formelle n'a été prise en ce sens", écrivait-il. Mais il précisait aussi immédiatement que "les deux sociétés avaient envisagé ce rapprochement (Les salariés n'ont jamais été consultés-NDLR) pour mutualiser leurs capacités nécessaires au maintien de leur compétitivité" et que "ce projet de regroupement permettrait ainsi de sauver 1 600 emplois en France". Dont la totalité des 1300 emplois du site rennais? Rien n'est moins sûr, pourtant, au regard des précédents plans sociaux qui ont touché ce site depuis 2006.

"Le ministre des ouvriers" interpellé

Jean-Paul Lecoq, député communiste de la circonscription, dénonce quant à lui la collaboration de l'Etat dans de possibles délocalisations (l'entreprise barre Thomas possède des usines au Maghreb, en Europe de l'Est et en Asie) et les destructions d'emplois dans un bassin économique déjà sinistré et dont la situation très critique est amplifiée par les constructeurs automobiles, "véritables donneurs d'ordres quin ont le droit de vie et de mort sur les équipementiers automobiles".

Les deux élus ont demandé à être reçus en urgence par Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, qui s'enorgueillissait il ya quelques jours d'inaugurer "l'Observatoire du produit français", censé défendre "le made in France" et "préserver "le savoir-faire national". Les salariés de Cooper, eux, sont bien décidés à multiplier les initiatives locales et à accompagner les élus au ministère pour demander des comptes à celui qui se présentait, il y a peu, comme "le ministre des ouvriers".

                                                                                                                                                                                             Frédéric SEAUX

 

Un FSI bien gardé

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le FSI, voulu par Nicolas Sarkozy au lendemain des états généraux de l’industrie en 2009 pour soutenir la filière automobile, a l’esprit de famille et qu’il sait récompenser les proches du pouvoir.

 Cette « arme anticrise » selon Sarkozy, sait en effet recruter. Car qui de mieux pour diriger ce fonds d’aide aux équipementiers automobiles, qu’un ancien de leurs donneurs d’ordre, en la personne d’Hervé Guyot qui, a 56 ans, a fait toute sa carrière chez Peugeot ? Parmi les onze directeurs d’investissements, on trouve également un ancien de chez Renault, autre donneur d’ordre, un ancien collaborateur du ministre et porte-parole du gouvernement Luc Chatel, des ex-banquiers. Sans oublier, enfin, Thomas Devedjian, qui co-dirige ce FSI, crée de toute pièce par papa, actuel ministre de la relance. Auparavant, le jeune homme de 37 ans avait été conseillé technique auprès de Nicolas Sarkozy quand il était à Bercy. Les ouvriers de Cooper peuvent donc être rassurés. Les copains de Sarkozy s’occupent d’eux.

 

Frédéric SEAUX

 

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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 19:01

Article paru dans Le Journal d'Elbeuf le vendredi 23 juillet, page 6

 

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 18:13



Article paru dans l'Humanité Dimanche, du 5 au 11 novembre  2009

Quel bilan pour les clauses d’insertion ?

 

Inscrite dans le code des marchés publics depuis 2001, la clause d’insertion est présentée par la Communauté d’agglomération de Rouen comme la pierre angulaire de sa politique d’insertion en faveur des chômeurs de longue durée.

 

La Communauté d’agglomération de Rouen, présidée par Laurent Fabius, s’est engagée depuis 2008, via le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE) dans « l’objectif ambitieux d’accompagner individuellement 1300 demandeurs d’emploi et à en ramener au moins 650 dans la vie professionnelle ». Elle compte notamment sur un principe simple : quand la collectivité lance des marchés publics, elle inscrit dans le cahier des charges une clause dite d’insertion qui précise que l'entreprise titulaire du marché doit favoriser l'embauche, le temps au moins du contrat, de demandeurs d'emploi, selon un pourcentage minimum d’heures de travail, généralement compris entre 3 et 15 %. Le nombre de demandeurs d’emplois ayant participé aux chantiers d’insertion et retrouvé un emploi est, selon l’agglo rouennaise, en progression de 8 % par rapport à 2007 (55% contre 47%). De plus, ce retour à l’emploi bénéficierait, dans l’agglomération rouennaise, surtout aux jeunes de moins de 26 ans issus des zones sensibles. Alors un succès ?

Il est vrai que pour certains salariés passés par cette étape, la clause d’insertion semble être le remède miracle. C’est le cas notamment de Nassima Touzaline, 26 ans. Recrutée via la clause d’insertion par l’entreprise « Absolu Services propreté », en qualité d’agent d’entretien, elle a été très rapidement embauchée en CDI. Il faut dire que cette entreprise, créée il y a 6 ans par deux ex-cadres d’une grande entreprise de nettoyage, a toujours joué la carte de l’insertion (près de 90 des 320 salariés de l’entreprise). De bonnes formations en interne ont ainsi permis à Nassima de devenir rapidement chef d’équipe.

La clause d’insertion produit aussi ses effets positifs au sein d’entreprises qui  ne font pas de l’insertion de chômeurs de longue durée forcément leur priorité. C’est le cas par exemple de Denis Verdure, 40 ans, sans diplôme. Avant de trouver un emploi d’opérateur au sein de l’entreprise VIAM (Vidange Industrielle Assainissement Maintenance) en mai 2007, il avait toujours multiplié les petits boulots. Embauché en CDI un an après, Denis Verdure voit enfin le bout du tunnel. Motivé, il rêve maintenant de pouvoir passer son permis pour devenir chauffeur au sein de cette entreprise. 

Mais Emmanuel Jousselme, le directeur de la Maison de l’Information de l’Emploi et de la Formation (MIEF) de Saint-Etienne du Rouvray, porte lui un regard certes globalement positif sur ces clauses, mais non dénué d’un analyse en profondeur de ce système. Selon lui, il s’agit d’abord d’un bilan d’avant-crise. Et de se demander si l’agglo de Rouen aura les mêmes constats de sortie en emploi durable en 2009. En outre, il considère que pour être efficaces, ces clauses ne doivent pas être  « uniquement un compteur à nombre d’heures », mais « permettre aux publics en difficulté de boucler un parcours d’insertion grâce à la formation en amont permettant un emploi durable ». Côté entreprise, l’écueil pourrait se résumer au fait « que les entreprises attributaires de marchés publics seraient tentées d’intégrer le volume de clause d’insertion dans leur plan économique et de geler les recrutements classiques  correspondant à ces volumes dans leurs plans économiques. L’esprit initial de la clause serait donc détourné. Les entreprises ne doivent pas oublier qu’elles ont un rôle social à jouer », précise-t-il.

La clause d’insertion n’est  donc pas un remède anticrise mais un simple outil juridique offert à la puissance publique pour limiter un peu la casse en ces temps particulièrement difficiles. « Et humainement parlant c’est déjà pas si mal », conclue-t-il.

 

 

Frédéric SEAUX

 

 

EN SAVOIR PLUS

www.agglo-rouennaise.fr

 

REPERES

·        Code des marchés publics

Les articles 14, 30, 53 et 54 du Code de marchés publics fixent le cadre de la clause d’insertion, sans la rendre obligatoire. Désormais la commande publique est vue comme un vecteur d’insertion de personnes en difficulté d’accès à l’emploi.

·        Le public concerné

Un public défini par le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, par

instruction du 28 août 2001 (mais cette énumération n’est pas limitative) : jeunes ayant un faible niveau de formation. Jeunes n’ayant jamais travaillé et inscrits auprès du relais 16/25 ans des Missions Locales. Chômeurs inscrits à l’ANPE depuis plus d’un an en continu ou depuis plus de deux ans en chômage récurrent. Travailleurs handicapés reconnus par la COTOREP

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